Monday, April 09, 2007

Un tour au "Far East"

Après Probistip au mois dernier, nous sommes repartis sur les routes macédoniennes chevauchant notre fidèle destrier, dénommé Tico!

Au programme: le vieux Dojran et son lac, puis Berovo et son lac. Vous l'aurez remarqué, la Macédoine est un pays montagneux...

Loin du traditionnel circuit touristique de l'ouest et du sud, le "far east" macédonien vaut pourtant le détour. Coincée entre la Grèce et la Bulgarie (et la Turquie!!!), cette région à forte majorité slave-macédonienne, a su garder une identité forte.

Nul besoin de se plonger dans un livre d'histoire. Plus qu'ailleurs, les maisons, les rues et les visages en disent long sur la vie rude des habitants du coin. S'entremêlent le passé titiste (je vois déjà Amélie et Natou se fendre la poire... oui, titiste!) et la présence ottomane, et leurs lourds tributs.

After the trip to Probistip last month, we are "on the road again", riding our faithful Tico!

We are going to visit Dojran and its lake, then Berovo and its lake. As you can guess, Macedonia is a full of montains!

We escape from the traditional tourist trip (west and south) to know the interesting macedonian "far east". Stuck between Bulgaria and Greece (and Turkey!!!), the region, mostly slavic-macedonian, has kept a strong identity.

No need to open a history book. More than anywhere else, houses, streets and faces evoke the hard life of the inhabitants. It is easy to see the remainings of the titist and even the ottoman past.


Sur la route vers Dojran, deux panneaux annoncent la Grèce, toute proche... et la Turquie (!?!?!)

Egarés sur la route de Berovo, nous arrivons à un poste-frontière. Au fond, la Bulgarie, l'Union européenne, quoi! Le seul être vivant: un aigle qui se fiche pas mal des frontières politiques!

A Dojran comme à Berovo, impossible de se perdre: il suffit de prendre la rue principale (rue du Maréchal Tito, à tous les coups), pour déboucher sur la rue Goce Delcev... (ça marche aussi à Skopje!)


Bienvenu au "Far East"... un panneau criblé de balles... je n'ai aucune envie de rencontrer les plaisantins de la région!

Au bord du lac de Dojran

- 5 millions d’années

Il y a quelques millions d'années, un bras de mer passe par la région de Dojran.

- 5 siècles

Pendant les 5 siècles de domination ottomane, Dojran est un lieu de résidence huppé pour beys et pashas amoureux de la clémente nature du coin. Pendant le 19ème siècle, coexistent dans la ville de Dojran différentes ethnies et religions.

- 90 ans

Des quartiers juifs, turcs et slaves, il ne reste presque rien: théâtre des opérations militaires du front d'Orient, Dojran est complètement rasée en 1918. L'Eglise Saint Elie, la Tour de l'horloge et le hamman ne survivent quasiment pas aux bombardements. Et les Bulgares déportent les juifs de Dojran pendant la seconde guerre mondiale.

- 30 ans

Du temps de la Yougoslavie, Dojran la jeune est construite et Dojran l'ancienne est rebâtie pour devenir un lieu de villégiature. Dans les années 1970-1980, les deux Dojran accueillent jusqu'à 35 000 estivants, venus se rafraichir au bord du lac ou apprendre les techniques de pèches traditionnelles, à la nasse et au cormoran.

- 20 ans

Dojran aurait enfin retrouvé la prospérité d'antan? Non! Depuis 1945, l'Homme a inventé bien d'autres moyens de détruire ce qui l'entoure... A la fin des années 1980, suite à une erreur de communication entre Athènes, Belgrade et Skopje, les paysans du côté grec de Dojran vident quasiment le lac de son eau!!!

Aujourd’hui

Deux mois ont suffit pour détruire la faune et la flore. Les cormorans sont partis vers Prespa, les poissons ont à peine survécu. De nos jours, si le niveau de l'eau s'est à peu près stabilisé, Dojran reste une zone défigurée. Pour autant, je pense que ces images vous convaincrons du potentiel touristique qu'il reste à mettre en valeur!

- 5 milion years ago

A few milion years ago, Dojran was under the sea.

- 5 centuries ago

During the 5 centuries of ottoman rule, Dojran was a fancy residential area for beys and pashas in love with the beautiful nature of the area. In 19th century, different ethnicities and religions co-existed peacefully in Dojran city.

- 90 years ago

The jewish, turkish and slavics areas were almost completely destroyed by the Oriental Front battles. Dojran was erased of the map on 1918. Saint Ilija church, the clock tower and the hammam almost disappeared under the bombing. Bulgarian troops deported the jewish community during the second world war.

- 30 years ago

In Yugoslavia time, Young Dojran was built and Old Dojran reconstructed to become a summer touristic point. In 1970s and 1980s, 35 000 people spent their holidays every year in both Dojrans and enjoyed their beaches and learnt the traditional fishing technics.

- 20 years ago

At the end of 1980s, a communication mistake between Athens, Belgrade and Skopje provokes an ecological desaster : Dojran lake lost most of its water !

Nowadays

Two months of water pumping destroyed the ecosystem. Nowadays, the level of the water is close to the original one, but the diversity of fauna and flora will never be the same. Still, as you can see in the pictures, I guess that Dojran keeps a touristic potential waiting for some investments and support.

"Fais comm-mme l'oiseau..."






Des milliers de coquillages qui témoignent d'autres temps, où la région de Dojran était couverte par une mer




"Viens dans la caban' du pêcheur..."
La vieille ville de Dojran, au sud-est de la Macédoine.

Son clocher


Son hammam en ruines, dans l'ancien quartier turc


Sa tour de l'horloge de la période ottomane

Les restes d'une maison détruite lors de la 1ère guerre mondiale, entre les tirs franco-anglais et ceux des soldats bulgares


Au bord du lac, le printemps!

Portraits et autoportraits





Voilà les vaches!

Attention: vache en colère!



Budinarci, il y a 100 ans? Non! Au 8 avril 2007!

Pâques à Berovo...

D'autres habits traditionnels de l'Est.


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